Pas facile de parler d’elle, elle est si profondément ancrée en nous que seul le fait de lire ce mot peut nous faire mal.

Nous avons tous nos douleurs, nous avons tous vécu des choses plus ou moins difficiles et nous avons tous ou presque la même réaction : plus jamais ça ! C’est bien normal, nous voulons nous préserver, nous souhaitons être heureux. Pourtant, cette façon d’agir nous dessert.

Nous fermons petit à petit notre cœur, notre lumière intérieure s’éteint tout doucement. Nous laissons ces évènements extérieurs nous détruire, le mot n’est pas trop fort, croyez-moi.

Comme toujours, je vous conte ma propre expérience, je trouve que c’est plus parlant que tous ces blablas.

Mon mari et moi avons été victimes d’un attentat à Paris en mars 1986 et 18 ans après, j’ai réalisé que je vivais toujours dans cette souffrance.

Le choc a été si grand que je voulais NOUS protéger de tout. Au début, c’était juste le fait de ne plus aller dans la capitale, puis je suis devenue claustrophobe, agoraphobe, peureuphobe . 😉 Le pire, c’est que je croyais vivre normalement, car je trouvais une excuse pour toutes mes phobies, des excuses qui n’avaient, bien sûr 😉, rien à voir avec l’attentat.

Certes, j’ai subi un évènement traumatisant, et chaque jour la douleur de mon mari me rappelait ce choc, mais il ne tenait qu’à moi de changer cela. Je suis RESPONSABLE de mon existence, le trauma est bien palpable, il fait partie de ma vie ou je l’accueille/je l’accepte ou je vis dans le déni de ma détresse. Le chemin que j’avais choisi était le plus difficile, car je vivais chaque jour à contrecourant, c’était subtil, caché, mais bien présent. Je me battais contre ma souffrance pour afficher une fausse vie paisible.

Le jour où j’ai pris conscience de cela, j’ai décidé de ne plus être une victime, j’ai pris les rênes de ma vie, C'est à ce moment là que TOUT A CHANGÉ. Je suis devenue vraiment heureuse, pas en apparence, réellement rayonnante au plus profond de moi. Je ne m’interdisais plus rien, ni Paris, ni les transports en commun, ni le ciné… RIEN ! Je VIVAIS enfin... et la surprise du chef est que j’ai vu mon mari se transformer sous mes yeux. Il allait de mieux en mieux, non seulement moralement, mais son problème neurologique s’améliorait très nettement. Notre vie a complètement changé, car MA souffrance s’est muée en FORCE. Mon énergie positive l’a boosté, nous avons fait un pied de nez aux prédictions de nos médecins. Notre intuition s’est développée et a éclairé notre chemin. Nous avons peu à peu organisé notre vie dans l’ACCUEIL et l’ACCEPTATION.

Mon vécu m’a ouvert les yeux et m’a permis de comprendre que j’étais la SEULE à diriger ma vie, les obstacles sont toujours présents, mais la souffrance n’est pas obligatoire. La vie est l'intégration d’une chaîne d'expériences , c’est à MOI de les franchir avec grandeur et le moins de SOUFFRANCE possible. Accepter de tourner la page, accepter le changement imposé, suivre le mouvement de la vie avec fluidité, douceur et bonheur !

N’oubliez pas mes p’tits loups, il n’existe pas de PETITES souffrances, un attentat, un deuil, une rupture amoureuse, la perte de son animal de compagnie, un licenciement…. Quel que soit la déception, selon la façon de la vivre, peut être une immense blessure. Nous avons tous un seuil différent à la douleur.

La souffrance n’est pas une fatalité !

Bisous lumineux à vous tous.

Syl